Un groupe de parole pour vous accompagner

Mis à jour le 07/02/2023

Depuis 2016, la MSA Midi-Pyrénées Nord organise des groupes de parole ouverts aux salariés et exploitants agricoles en activité, des espaces de parole et d’échanges animés par des professionnels expérimentés et indépendants.

Le groupe de parole, un outil aidant

Mis en place en 2016 pour soutenir et accompagner les éleveurs de canards du Tarn, durement touchés par la grippe aviaire, les groupes de parole font partie du dispositif de prévention du mal-être en agriculture déployé par la MSA MPN. Depuis, ils se sont développés et ont accueilli plus de 100 personnes (dont 28 femmes).

À ce jour, 4 groupes de parole sont en cours.


Réels espaces de parole et d’échanges

Un binôme de psychologues confirmés et spécialement formés anime les groupes. Sans apporter de réponses techniques agricoles, ni financières, il écoute, entende et relaie les situations, le cas échéant.
Des espaces d’échanges, durant lesquels 5 à 10 participants rompent leur isolement et créent du lien social.
Des espaces de parole qui valorisent la verbalisation de ses émotions, l’élaboration de sa situation, le partage, la prise de conscience de ses atouts et fragilités…
Des espaces temps qui permettent aux personnes de prendre conscience qu’elles ne sont pas seules, de se ressourcer, d’entrevoir de nouvelles perspectives tournées vers l’avenir… La solidarité et l’entraide sont au cœur des groupes de parole.


« J’ai participé à un groupe de parole. C’est quelque chose de fabuleux. Avant, je tournais tout seul en rond dans mon coin. »

 

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Jean-Pierre Dilé, président de la MSA MPN

 

"Avant la mise en place des groupes de parole, on ne prenait en compte que le volet économique de la crise et ses conséquences. Depuis les choses ont évolué. Lors de la grippe aviaire de 2007, un producteur de canards, également délégué MSA, nous a dit que « penser aux aspects économiques c’est bien, mais pensons que derrière il y a des hommes et des femmes qui ont élevé ces canards et qui vivent très mal l’élimination de leur cheptel.  

L’idée de départ était de réunir ces personnes autour d’une table afin de leur permettre de s’exprimer sur leur situation, leur mal-être, les conséquences sur leur famille ou leur entourage, sur comment ils ont vécu cette crise grave, et qu’ils n’étaient pas les seuls dans cette situation. » 

Le mal-être est multifactoriel. Il y a les problèmes familiaux, la séparation est un phénomène important, le décès, la maladie, l’environnent local, le regard de l’extérieur sur le métier, le sens du métier… Les agriculteurs vivent de plus en plus difficilement ces situations. Les salariés, notamment ceux de la production, sont aussi victimes de mal-être."

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Alain Dubac, à l’initiative du 1er groupe de parole et participant

 

"En tant que président d'une organisation de producteurs de palmipèdes gras, je me suis tourné vers un organisme social, la MSA, au moment de la mise en place des mesures de dépeuplement des élevages, dans le cadre de la lutte contre la grippe aviaire. Cela représentait un choc pour tous les producteurs. D'un seul coup, on devait faire face à un arrêt brutal de production. J'ai trouvé que les pouvoirs publics ne géraient pas correctement cette crise et qu'il fallait se tourner vers un dispositif spécialisé dans l'écoute de la parole humaine. Car la crise nous a beaucoup impactés. On nous supprimait notre travail ! On avait perdu nos repères. Or, moi, ce qui m'a nourri depuis ma jeunesse, ce sont les valeurs du travail, la reconnaissance du travail bien fait, le goût de l'effort. 

Tout cela était anéanti. 

La MSA a été très réactive et a mis à notre disposition deux assistantes sociales et deux psychologues. Cela nous a permis de nous exprimer, de faire part de notre malaise. Une quinzaine d'éleveurs de canards gras y ont participé dans le groupement. La démarche s'est ensuite élargie à plusieurs départements et toutes productions confondues. 

La parole est nécessaire pour exprimer ses difficultés personnelles, sur le métier ou ses problèmes financiers. On subit aussi des contraintes toujours plus importantes, décidées par des pouvoirs publics qui ne prennent pas en compte le bon sens paysan et qui peuvent nous amener à des situations incohérentes que l'on ne comprend pas. En parlant, on s'enlève un poids énorme. Même si cela ne change pas la situation dans l'immédiat, c'est très important, car on a tous tendance à se renfermer sur soi dans ces conditions. Il ne faut pas en rester là vu le malaise actuel dans toutes les productions. Ne restons pas seuls !"

Pour tout renseignement

Evelyne FILLOL : 06 09 67 65 02

Anne CARRIE-BOURREL : 06 31 43 42 18

Secrétariat de l'action sanitaire et sociale MSA MPN : 05 63 21 61 39